top of page

L'arrestation

 

En compagnie de son chef Lucien Sarniguet, Frédéric Curie met également sur pied une technique habile permettant de venir en aide à des soldats français fait prisonniers et échappés des colonnes allemandes. Dans une note [1], il explique non seulement les modalités, mais aussi les raisons et les conditions de son arrestation : « Au début de juillet 1940, pendant une semaine environ, des réservistes ont été démobilisés directement par les commandants de compagnie. Cette situation donna l’idée au capitaine Sarniguet et au lieutenant Curie de procéder de même au profit des prisonniers ayant pu s’évader des colonnes ou des camps en raison du désordre du moment. Il s’agissait de se procurer des livrets militaires de disparus ou autres. Sur ces livrets étaient portées les mentions suivantes : Incorporé au régiment de sapeurs-pompiers le… avec cachet aménagé d’un bureau de recrutement, puis la mention : Démobilisé le… avec le cachet et la signature de la 4e compagnie. Â»

Mais ce petit manège prit fin par une dénonciation : « La nommée L., femme d’un infirmier de l’hôpital Lariboisière, maîtresse de l’Allemand Ralph inspecteur de police, dénonça son mari pour recel de prisonniers évadés, en fait des deux chasseurs alpins évadés dont l’un était le cousin de L. et venait d’être, par les soins de Sarniguet et Curie, pourvu d’un livret faux et d’un laissez-passer. Sur cet homme, la police allemande trouva l’adresse du lieutenant Curie.

Il fut aisé au policiers allemand de découvrir le pot-aux-roses à la caserne du Vieux-Colombier grâce au livret et au laissez-passer destinés au 2e prisonnier que le lieutenant Curie avait chez lui tout préparés et à des brouillons qui se trouvaient par négligence dans la corbeille à papier du capitaine Sarniguet.

L’arrestation eut lieu le 23 août 1940. Le 8 octobre par jugement régulier d’un tribunal militaire, le capitaine Sarniguet, comme chef de bande, fut condamné à 30 mois d’emprisonnement. Le capitaine Curie, comme second, eut 15 mois de la même peine.

La détention eut lieu au Cherche-Midi, à Fresnes en cellule jusqu’au mois de juin 1941, puis en commun à partir de cette date jusqu’au 6 décembre 1941 pour le capitaine Curie, jusqu’au 10 février 1942 pour Sarniguet. Celui-ci fut repris par les Allemands de juin à septembre 1942 à la suite de son éviction du régiment en mai 1942 Â».

 

[1] Archives personnelles de l’auteur.

bottom of page